Lorsque l’on parle d’une économie plus humaine, on se réfère à un modèle économique qui place les besoins et le bien-être des êtres humains au centre des préoccupations, plutôt que de se concentrer uniquement sur la croissance économique et les indicateurs financiers.
Une économie plus humaine repose sur des principes tels que l’équité, la durabilité, la participation démocratique, la qualité de vie, la préservation de l’environnement, l’inclusion financière et l’entrepreneuriat social. Elle cherche à réorienter les systèmes économiques et les valeurs de la société vers une approche plus équilibrée, juste et centrée sur le bien-être des individus et de la planète.
- Durabilité : Une économie plus humaine prend en compte les aspects environnementaux et sociaux de la durabilité. Elle vise à préserver les ressources naturelles, à minimiser les impacts écologiques négatifs et à promouvoir une utilisation responsable des ressources.
- Équité : L’équité est une valeur fondamentale d’une économie plus humaine. Cela signifie que les avantages économiques doivent être répartis de manière équitable, réduisant les inégalités et assurant un accès égal aux opportunités économiques pour tous les individus, quel que soit leur statut socio-économique.
- Bien-être et qualité de vie : Au lieu de se concentrer uniquement sur la croissance économique mesurée par le PIB, une économie plus humaine accorde une importance accrue au bien-être et à la qualité de vie des individus. Cela implique de prendre en compte des indicateurs tels que la santé, l’éducation, l’accès aux soins de santé, le niveau de bonheur et la satisfaction des besoins fondamentaux.
- Participation démocratique : Une économie plus humaine favorise la participation démocratique des individus dans les décisions économiques. Cela peut se traduire par une participation accrue des travailleurs aux prises de décision dans les entreprises, ainsi que par la consultation des citoyens dans l’élaboration des politiques économiques.
- Innovation sociale : L’innovation sociale est un élément clé d’une économie plus humaine. Elle encourage la création de nouvelles solutions économiques qui répondent aux besoins sociaux et environnementaux, tout en étant économiquement viables. Cela peut inclure des entreprises sociales, des coopératives, des initiatives de développement durable, etc.
- Solidarité et coopération : Une économie plus humaine promeut la solidarité et la coopération entre les individus, les communautés et les nations. Elle encourage la collaboration plutôt que la compétition exacerbée, favorisant ainsi des relations économiques plus équilibrées et durables.
- Préservation de l’environnement
L’idée d’une économie plus humaine s’inspire des travaux de différents penseurs et intellectuels :
Muhammad Yunus : Yunus est connu pour son travail pionnier dans le domaine de la microfinance. Son initiative de création de la Grameen Bank a permis d’accorder des prêts aux personnes défavorisées, en particulier aux femmes, afin de les aider à démarrer leurs propres entreprises et à sortir de la pauvreté. Cette approche de microcrédit a contribué à autonomiser les individus économiquement et socialement. Dans le contexte d’une économie plus humaine, l’approche de Yunus met en avant l’inclusion financière comme un élément clé. Il souligne l’importance de fournir des services financiers accessibles à tous, en particulier aux populations marginalisées, afin de leur permettre de développer leurs compétences entrepreneuriales et de s’épanouir économiquement. Yunus a également développé le concept d’entreprise sociale, dans lequel l’objectif principal est de résoudre des problèmes sociaux plutôt que de maximiser les profits. Les entreprises sociales cherchent à combiner efficacité économique et impact social positif, en abordant des enjeux tels que la pauvreté, l’éducation, l’accès à la santé ou l’environnement. Cette approche offre une alternative aux modèles économiques traditionnels axés uniquement sur la recherche du profit. En intégrant les idées de Muhammad Yunus, une économie plus humaine inclut la microfinance et l’entrepreneuriat social comme des outils puissants pour favoriser l’inclusion économique, l’autonomisation des individus et la résolution des problèmes sociaux.
Amartya Sen : Selon Sen, une économie plus humaine se concentre sur l’amélioration des « capabilités » des individus, c’est-à-dire leurs réelles opportunités de mener une vie épanouissante. Cela implique de mettre l’accent sur le développement humain, en garantissant l’accès à l’éducation, à la santé, à la nourriture et à d’autres besoins fondamentaux.
Joseph Stiglitz : Stiglitz met en garde contre les dangers d’une économie focalisée uniquement sur la maximisation des profits. Selon lui, une économie plus humaine doit être équilibrée et mettre l’accent sur la réduction des inégalités. Cela nécessite des politiques économiques qui favorisent la redistribution des richesses, la protection sociale et des opportunités égales pour tous.
Kate Raworth : Raworth propose le concept de « donut économie », qui vise à créer une économie équilibrée et durable. Son modèle prend en compte à la fois les limites planétaires, pour éviter les effets néfastes sur l’environnement, et les besoins humains fondamentaux, pour garantir le bien-être des individus.
Elinor Ostrom : Ostrom a mis en évidence l’importance de la gestion collective des ressources communes. Dans une économie plus humaine, la participation démocratique et la coopération entre les individus sont encouragées pour assurer une gestion durable des ressources naturelles et éviter leur épuisement.
Juliet Schor : Schor propose des alternatives à la surconsommation et à l’obsession de la croissance économique, en mettant l’accent sur des modes de vie plus durables, des formes de travail plus équilibrées et la valorisation du temps libre et des relations sociales.
Vandana Shiva : Shiva souligne l’importance de l’agriculture durable, de la préservation des semences traditionnelles et de la défense des droits des communautés rurales et autochtones. Dans une économie plus humaine, la protection de l’environnement et la préservation des connaissances et des pratiques ancestrales sont des éléments essentiels.
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